En Europe, les données relatives à l'empreinte carbone et à l'ACV sont de plus en plus importantes pour la production d'aliments pour animaux ; dans certains pays, il est déjà obligatoire de fournir ces données. Les méthodes basées sur l'analyse du cycle de vie (ACV) sont largement utilisées pour fournir des informations précises, quantifiées et claires sur les impacts environnementaux, sociaux ou économiques des produits, afin de faciliter le processus de prise de décision. En Europe, une grande initiative a eu lieu en 2013, appelée Product Environmental Footprint (PEF), dans le but de créer un "marché unique des produits verts" offrant une norme pour l'évaluation de l'impact des produits et des organisations, en créant et en testant des règles recommandant un ensemble de méthodes parmi le grand nombre d'options disponibles, améliorant ainsi la transparence et la concurrence loyale.
Il faut de plus en plus de transparence sur les aspects environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) des entreprises et des chaînes de valeur. Les bonnes pratiques telles que la gestion du cycle de vie (GCV) offrent un grand potentiel pour réduire les risques et accroître la compétitivité. Dans le pilier environnemental, l'adaptation au changement climatique et son atténuation font partie d'un programme mondial guidé par les engagements de l'Accord de Paris définis par les gouvernements.
Le défi
Les indicateurs environnementaux ne sont pas collectés de manière structurée, ce qui peut entraîner une certaine confusion, voire des résultats différents pour les mêmes produits selon la méthodologie appliquée.
Le système actuel est injuste envers les organisations qui investissent dans des matières premières produites de manière durable et sans conversion des terres, car la période de vingt ans ne peut être prouvée dans la plupart des cas (en raison des dates limites, de la faible résolution, des coûts ou de l'absence de données).
La norme ProTerra est une norme sans déforestation dont la date butoir est 2008. Cela signifie que nous ne pouvons pas garantir des zones sans déforestation pendant 20 ans et que des données primaires sont nécessaires pour pouvoir montrer que les cultures produites selon la norme présentent de meilleurs chiffres que les cultures non certifiées (principalement le soja et la canne à sucre).
Au fil des ans, la Fondation ProTerra a apporté de nombreuses améliorations pour répondre à ces nouvelles exigences en matière d'impact environnemental des matières premières agricoles, notamment l'inclusion de données traçables, à commencer par l'indicateur d'empreinte carbone des produits dérivés du soja.
La Fondation ProTerra, en partenariat avec des experts externes, a développé un outil de calcul des émissions de GES, comprenant des méthodes d'estimation du changement d'utilisation des sols (LUC) et des taux de GES qui en découlent. L'objectif principal de ce projet est de se différencier des produits non certifiés en fournissant aux acheteurs des données spécifiques à ProTerra pour le calcul des GES. Les résultats de ce projet peuvent être consultés ici.
Avant la mise en place par ProTerra du calculateur d'empreinte carbone, les membres ont été contraints de calculer les FC en utilisant des données par défaut, ce qui, dans la plupart des cas, les désavantage. Désormais, les organisations certifiées qui investissent dans des produits durables sont en mesure de renseigner des données spécifiques, mais elles doivent encore relever de grands défis pour produire des preuves sur les voies de transition des terres sur une période de 20 ans. ProTerra a mis à jour les résultats en 2021 dans le but d'analyser l'empreinte environnementale du soja et de la farine et de l'huile de soja certifiés ProTerra Standard. Les catégories d'impact environnemental concernées étaient l'empreinte carbone, la consommation d'eau et l'utilisation des sols. L'empreinte environnementale comprenait les étapes suivantes du cycle de vie : culture du soja, transport de la ferme au broyeur, broyage du soja et transport vers le marché européen.
Conclusion
Il est connu que les résultats peuvent varier en fonction des données d'approvisionnement réelles d'un broyeur spécifique et de la région d'origine. Pendant que ProTerra travaille à la collecte et à la systématisation des données, quelques petits ajustements peuvent être faits dans les résultats de calibration présentés afin de créer un profil moyen pour ProTerra. L'analyse permet de conclure que la disponibilité de données (primaires) de plus grande qualité est cruciale pour effectuer des calculs plus précis. Pour pouvoir faire des déclarations, il faut utiliser des données spécifiques à l'entreprise plutôt que des données secondaires provenant de bases de données ACV.
En fonction de la demande du marché, nous continuerons à mettre en place et à améliorer de tels projets chaque année et à collaborer avec des organisations telles que le GFLI pour unifier les bases de données utilisées et améliorer les calculs d'ACV.
Emese van Maanen, directeur général, Fondation ProTerra